un secret

“ On ignore depuis quelle époque sont connues les propriétés thérapeutiques des eaux de Montmirail”

“Situé dans la massif de Suzette, presque au point de rencontre des limites des trois communes de Gigondas, de Beaumes-de-Venise et de Vacqueyras, réputées pour leurs vins fameux, le hameau de Montmirail a paradoxalement connu son heure de gloire grâces à ses eaux minérales.

Les sources de Montmirail jaillissent des sédiments de l’Oligocène, constitués de “cargneules” et de marnes gypseuses, que les géologues désignent sous l’appellation de “complexe de Suzette”. Mais le Trias Salifère, qui affleure par diapirisme dans les environs immédiats, apporte certainement son tribut à la minéralisation des eaux. En tout cas, le “thermalisme” de Montmirail est le plus important du département du Vaucluse.

La source la plus connues est incontestablement la “Fontaine d’Eau verte” dont les propriétés purgatives proviennent de sa teneur élevée en sulfate de magnésie et en sulfate de sodium. Pourtant, il semble que ce soit une source sulfurée calcique qui ait attiré le plus tôt l’attention des habitants de la région. Pendant longtemps, ceux-ci furent à peu près les seuls à connaître et à utiliser ses vertus curatives, que les savants ne devaient découvrir que dans la seconde moitié du XVIIIe s. Analysée dès 1788, l’eau sulfurée, qui sort à la température de 14° centigrades, est surtout riche en sulfures et en sulfates (de calcium, de magnésium et de sodium). L’hydrogène sulfuré qui s’en dégage lui donne une odeur d’œuf pourri caractéristique.

De nombreuses autres sources coulent ça et là dans la montagne : sulfureuses, ferrugineuses, magnésiennes ou simplement d’eau pure ou simplement d’eau pure. On ignore depuis quelle époque sont connues les propriétés thérapeutiques des eaux de Montmirail. Aucun vestige archéologique ne permet de penser que les gallo-romains, pourtant férus de thermalisme, les aient utilisées.

C’est en 1744 que commence l’aventure des eaux sulfureuses de Montmirail, qui durera jusqu’à la Première Guerre mondiale. L’exploitation de l’eau purgative dite “Eau verte”, découverte au milieu du XIXe s. durera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Le site de Montmirail a été la propriété du comte de Lauris jusqu’en 1842, d’une même famille Bourbousson, Desplans, Bedoc jusqu’en 1942, puis de la Société des eaux minérales de Montmirail jusqu’en 1979, année où le site est vendu en plusieurs lots. l’Hôtel et les bains sont acquis pr M. Nicolet.”

Source : "Sauvegarde et Promotion du Patrimoine industriel en Vaucluse - Gigondas, de la terre à l’eau purgative” par Jean-Pierre LOCCI - Cahier n°50 - 51 / 2010 / Publié par l’Association pour la Sauvegarde et la Promotion du Patrimoine Industriel en Vaucluse Hôtel 4 de Chiffre - 26, rue des Teinturiers - 84000 Avignon